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Faire classe
Comment gérer la classe ? Comment gérer le cours ? Comment faire classe ?

Les enjeux d’une heure de cours de la préparation, à l’animation, jusqu’à l’analyse.

Article mis en ligne le 3 novembre 2018
dernière modification le 31 août 2022

par Sylvie De-Almeida

Faire classe est une activité complexe qui oblige à rechercher à chaque cours et tout au long de sa carrière une organisation toujours plus satisfaisante. Il faut s’adapter au public dont on a la charge tout en ayant à l’esprit les différents textes officiels qui régissent son enseignement et qui précisent les objectifs à atteindre et les contenus à mettre en œuvre pour les atteindre. En enseignant, on apprend.

1ère étape : planifier, préparer, organiser, anticiper, prévoir : il faut commencer par écrire le scenario

Dans une séance, c’est le temps d’activité des élèves qui est primordial. Pendant le cours de mathématiques les élèves sont acteurs : ils fournissent un travail personnel, ils s’impliquent, ils s’entrainent, ils échangent, ils posent des questions, ils répondent aux questions posées... L’enseignant doit donc construire des séances centrées sur l’activité des élèves.

Pour l’enseignant, il faut préparer ses séances et choisir des contenus adaptés qui respectent le cadre des programmes et d’une progression éventuellement réfléchie en commun avec l’équipe de mathématiques . Il est important d’organiser le temps passé sur chaque point prévu, de planifier la séance.

Lorsqu’on débute, le manuel utilisé en classe est la première ressource à mobiliser. Il ne faut pas trop perdre de temps de préparation pour sélectionner des ressources et privilégier une réflexion sur leur utilisation concrète en classe.

En gagnant en expérience, on peut diversifier les ressources en mobilisant des documents utilisés par des collègues avec qui il est très important d’échanger pour comprendre les choix opérés, voir les avantages et les inconvénients. Les ressources trouvées sur internet sont à manier avec prudence, elles doivent bien respecter les programmes et la progression.

Il ne faut négliger aucun aspect matériel anticiper les besoins et prévoir : quel support sera distribué aux élèves ? Est-il lisible ? Compréhensible ? Quel matériel est nécessaire ? Faut-il prévenir en amont les élèves qu’ils doivent apporter un compas… ? Il faut aussi penser aux photocopies et éventuellement au support projeté en classe. Pour les élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP) ou pour certains élèves en grande difficulté, il faut peut-être envisager des supports différents.

Il faut aussi anticiper les difficultés des élèves et prévoir comment on va pouvoir les aider. Quelles sont les difficultés attendues des élèves ? Comment les aider à les surmonter ? Quelles sont les erreurs attendues ? Comment peut-on éventuellement s’appuyer sur ces erreurs pour les aider à progresser ? Quelle sera la trace écrite de la séance ? Quelle évaluation est prévue ?

Concrètement, il faut prévoir :

Temps d’accueil des élèves :
Le début de la séance est dédié à des activités rituelles ou questions flash. Les énoncés sont courts, ils sont écrits au tableau ou projetés.
Ces exercices rituels permettent de se remémorer ce que l’on a fait la veille ou pendant la semaine. Ils accompagnent ainsi la mémorisation du cours : trois calculs avec des fractions, deux résolutions d’équations, l’application directe d’un théorème, une factorisation, un développement, le calcul d’une fonction dérivée...
Ils peuvent aussi être un moyen de travailler des notions sur des temps longs : la proportionnalité, le calcul littéral...
Pendant que les élèves sont au travail, l’enseignant gère les problèmes individuels ou fait l’appel.
Après que des élèves aient corrigé ces questions, il est important de demander qui a juste pour prévoir les séances suivantes.

Temps d’apprentissage :
On peut prévoir une activité d’approche, une activité qui fait le lien avec des savoirs vus dans les années antérieures, une résolution de problème... Ces propositions peuvent donner lieu à une trace écrite qui doit être réfléchie en amont mais qui peut aussi se construire à partir d’échanges avec la classe.
La règle, une heure = une notion, pas plus.

Temps d’entrainement :
On peut prévoir des exercices d’entrainement progressifs en difficulté, mais peut-être aussi différenciés selon les besoins des élèves. Le manuel est le support à privilégier. Les corrections sont prises en charge par les élèves.

Temps de fin de cours :
Dans ce temps, on peut demander aux élèves de faire le bilan de la séance et de préparer le travail qui sera à faire hors la classe.

2ème étape : animer, réguler, expliquer, accompagner : il y a un scenario et des acteurs. Chacun a son rôle à jouer.

Dans l’animation d’un cours, pour l’enseignant, il y a tout d’abord sa voix. Elle doit être posée : il faut parler fort, mais pas trop fort non plus et il ne faut pas parler trop vite. Il y a aussi son corps, sa façon de se tenir et de se déplacer dans la classe.
Il y aussi son attitude qui doit être bienveillante. Cela commence de la prise en charge de la classe dans le couloir ou dans la cour et cela se termine avec un salut des élèves lorsqu’ils quittent la salle.
Il faut être à l’écoute des élèves, ne pas hésiter à réguler, c’est-à-dire revenir en arrière, ralentir ou à accélérer le rythme selon les circonstances.

Pour le groupe, il faut en comprendre le fonctionnement:quelles individualités ? quelles relations entre les élèves ? entre les élèves et le professeur ? Faut-il séparer certains élèves ? Faut-il faire un plan de classe ? Le professeur principal sera d’une grande aide sur cette question du groupe classe.

Exemples d’activités proposées, compétences développées par les élèves en classes et les différentes postures associées de l’enseignant :

Dans chaque temps de la séance, on doit avoir prévu ce que les élèves vont faire, ce que l’on attend d’eux et le formaliser avec eux, l’expliquer, mais aussi ce que l’enseignant va faire, quelle sera sa posture. Il faut veiller à les accompagner, individuellement et collectivement. Ce sont deux temporalités différentes à articuler.

3ème étape : analyser, diagnostiquer, coopérer, travailler en équipe : avoir une approche constructive et critique pour progresser.

Qu’est-ce qui pose problème ? Quels sont les temps critiques ? Quelles nouvelles compétences professionnelles dois-je acquérir ?

Qu’est-ce qui est facile à gérer ? Qu’est-ce que je sais faire ? Quelles compétences professionnelles j’ai déjà acquis au cours de mes expériences ? Comment exploiter au mieux ces compétences professionnelles ? Comment aller plus loin ?

Quels rituels pour faciliter la gestion du groupe ?

Comment progresser dans ma gestion des individualités et du groupe ?

Se poser des questions, diagnostiquer ses difficultés et analyser ses pratiques, c’est déjà commencer à construire des solutions. Il ne faut pas hésiter à coopérer et à s’appuyer sur les collègues de mathématiques, sur l’équipe pédagogique ou sur l’équipe de la vie scolaire… Il faut profiter de toutes les expériences et de toutes les expertises possibles.

FOCUS sur la gestion de classe : En ce qui concerne les punitions, elles doivent être proportionnées et s’inscrire dans une hiérarchie à l’échelle de l’établissement, le règlement intérieur est la référence commune. Elles doivent être progressives et s’accompagner d’explications. N’hésitez pas à prendre conseil là aussi auprès de vos collègues et à vous appuyer sur les partenaires de la vie scolaire ou les parents d’élèves pour régler des situations problématiques avec certains élèves.