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Evaluer les élèves en mathématiques
Comment favoriser les apprentissages et les progrès des élèves par une approche bienveillante de l’évaluation ?

Pourquoi on évalue ? Qu’est-ce qu’on évalue ? Comment on évalue ? Comment rendre l’évaluation utile pour l’élève, les parents et les enseignants ? Ces questions doivent guider le travail complexe d’évaluation de l’enseignant.

Article mis en ligne le 3 novembre 2018
dernière modification le 31 août 2022

par Sylvie De-Almeida

Dans les programmes on relève que les élèves sont évalués en fonction des capacités attendues et selon des modes variés : travaux écrits, rédaction de travaux de recherche, compte-rendu de travaux pratiques.

Évaluer, c’est observer le travail des élèves:c’est pouvoir le décrire, le comprendre, l’analyser et proposer des solutions aux difficultés rencontrées. Évaluer, ce n’est pas juger.

L’évaluation doit être en phase avec les objectifs de formation.

Ainsi, l’évaluation peut prendre de nombreuses formes, elle doit être très régulière et concerner des contenus vus en classe.

Important : On évalue ce que l’on a travaillé avec les élèves en classe.

L’évaluation doit permettre à :

  • l’élève de repérer le niveau de ses connaissances, de ses acquis et de mesurer ses progrès. C’est aussi l’occasion de valoriser son attention, son implication, son travail régulier. Des encouragements permettent de créer des dynamiques de progrès ;
  • l’enseignant d’apprécier l’efficacité de son enseignement et de procéder à d’éventuels ajustements de ses méthodes de travail.
  • Elle ne doit pas être confondue avec une volonté de sanctionner la classe ou les élèves. A ce titre les évaluations ’surprises’ sont à proscrire.

Les différentes formes de l’évaluation :

  • L’évaluation diagnostique :
    Évaluation intervenant au début, voire au cours d’un apprentissage ou d’une formation, qui permet de repérer et d’identifier les acquis et les difficultés rencontrées par l’élève ou l’étudiant afin d’y apporter des réponses pédagogiques adaptées. Elle n’est pas notée, elle permet un état des lieux qui aide l’enseignant à construire ses séances.

Concrètement :

- lors d’une activité rituelle, on peut demander à ceux qui ont les bonnes réponses de lever la main. Cela peut permettre de réguler, de diminuer ou d’augmenter la difficulté, de poursuivre ou d’arrêter les interrogations sur une notion donnée... les élèves peuvent prendre en note leur score, se voir progresser est motivant.

- sur une notion vue antérieurement, on peut proposer un support reprenant des questions type que l’on ramasse pour préparer la séquence d’enseignement en s’appuyant sur les connaissances acquises et en proposant des étayages pour combler les lacunes : approches différenciées, ressources...

  • L’évaluation formative :
    Évaluation intervenant au cours d’un apprentissage ou d’une formation, qui permet à l’élève de prendre conscience de ses acquis et des difficultés rencontrées, et de découvrir par lui-même les moyens de progresser.
    En pratique, ce sont des évaluations qui peuvent être très rapides et régulières, notées sur 5 ou sur 10. Elles ont aussi pour but d’encourager et de valoriser le travail régulier.
    On peut dans cet objectif de former varier les supports (affiches, exposés oraux) ou les différenciés, proposer des travaux de groupes...
    Une approche par compétences est indispensable et l’explicitation des critères de réussite est incontournable : qu’est-ce qui constitue une évaluation réussie ? Ces éléments doivent permettre aux élèves de réviser efficacement.
  • L’évaluation sommative :
    Évaluation intervenant au terme d’un processus d’apprentissage ou de formation afin de mesurer les acquis de l’élève. Elles sont souvent plus longues, elles doivent être variées et progressives dans la difficulté des exercices proposés. Les exercices proposés peuvent être des vrai/faux, des QCM, des exercices déjà vus en classe valorisant les élèves qui travaillent régulièrement, quelques questions ouvertes… Les élèves à besoins éducatifs particuliers (EBEP) peuvent bénéficier d’aménagements dont il faut tenir compte.

Deux points de vigilance :
- le travail de révision doit être accompagné, surtout en début d’année
- les énoncés ne doivent pas être trop longs.

Accompagner les élèves dans leurs révisions

  • Élaborer un programme de révision précis reprenant les points du programme évalués.
  • Faire un bilan des savoirs et des savoir-faire en fin de chapitre.
  • Faire le focus sur des exercices classiques, faits en classe et qui feront l’objet de questions dans le l’évaluation (contrat de confiance).
  • Utiliser les heures d’accompagnement personnalisé (évaluation diagnostique / travaux différenciés / remédiation) pour observer les élèves au travail et les guider pour être efficaces.

La correction des copies

Dans le cadre d’une évaluation par compétences, les critères de réussite pour chaque niveau d’acquisition doivent être clairs et explicités. S’il s’agit d’un barème, il doit aussi être équilibré et explicité.

Il faut éviter la « double sanction », c’est-à-dire qu’une erreur de calcul qui entraîne d’autres erreurs pénalise l’élève sur l’ensemble de l’exercice. Une partie du barème doit valoriser la démarche, les méthodes, la qualité des explications et de la rédaction au-delà des résultats trouvés.

Les copies doivent être annotées pour que les élèves soient en capacité de comprendre leur niveau d’évaluation ou leur note et de progresser. Il ne faut pas hésiter à valoriser par un « très bien » une bonne démarche et à encourager les élèves dans une approche bienveillante et constructive de l’évaluation.

Corriger un devoir en classe

  • Les élèves doivent être actifs
  • On peut préférer cibler le travail sur les erreurs les plus courantes plutôt que de détailler l’ensemble de la correction des questions.
  • On peut varier les modes de correction, par exemple travailler un point de technique calculatoire qui a posé problème sous la forme de question flash.
  • On peut analyser les erreurs ou la rédaction d’une solution, il faut cependant être prudent et ne pas stigmatiser un élève en particulier (plusieurs propositions et toujours anonymisées).

Les devoirs à la maison

Ce sont des travaux qui peuvent être proposés. Ils sont fréquents mais courts. Ils peuvent être notés ou évalués à l’aide d’une grille de compétences. Leur poids dans la moyenne doit être limité, tous les élèves ne sont pas à égalité en ce qui concerne les ressources possibles en dehors de la classe.

  • Leurs objectifs ?
    Entraîner l’élève à utiliser les notions fondamentales, à la résolution de problèmes variés. Vérifier l’acquisition des compétences. Travailler la rédaction
  • Leurs contenus ?
    Le plus varié possible (avec différents niveaux / parties facultatives). Il doit être adapté au niveau de la classe. On peut proposer des récréations mathématiques, des énigmes, des jeux, des recherches documentaires...
  • Leurs notations ?
    Valoriser la recherche, la prise d’initiative, la qualité de rédaction, les tâches réussies.